SIXIEME ANNIVERSAIRE
MERLIN, SA FLÛTE ET L’ATELIER
Il était une fois un libraire amoureux des mots ;
Tel le joueur de flûte de Hamelin, il attira à lui amants et amantes du verbe.
Un jour celui-ci disparut dans les brumes du nord.
Mais la flûte, guidée par Merlin, jouait toujours avec les bulles de champagne…
Et pendant six ans, nous avons voyagé dans l’espace et le temps, réécrit des chansons, fouillé dans le cabinet de curiosités du baron de Segonzac…
Nous avons esquissé des opéras, guidés par notre mélomane distinguée : Inge.
Merlin, toujours bien informé, s’est invité pour célébrer nos écrits.
. Merlin parle :
Je suis avec vous, mes chers enfants (j’ai quelques siècles de plus que vous, vous êtes donc mes enfants) pour ce sixième anniversaire, évènement majeur dans mon univers. Et, avec vous, je me souviens et redécouvre quelques beaux passages de vos écrits.
Je me souviens, Hervé[V1] , du jour où tu enfilas la peau de Christophe Colomb :
J’ai 10 ans.
Assis sur les galets de Gênes, je contemple ma Méditerranée, cette ligne de l’horizon où le ciel marie la mer, là, sera mon pays.
Suis-je Juif ? Corse ? Portugais ? je l’ignore mais je sais que je ne serai jamais tisserand comme mon père. Demain j’embarque, je serai marin.
J’ai 33 ans.
Eratostène m’a permis de calculer les distances qu’il nous faudra courir
Marco Polo m’a dit le livre des Merveilles
Le cardinal d'Ailly m’a dessinée l’Imago Mundi, la carte du monde, et toi Bartoloméo, mon cher frère, tu l’as enrichie de tout ton récent savoir.
Je possède femme aimée, fils adorés, notoriété, expériences, il me reste à exister, à personnifier Cristoforo Colombo.
.
Sur un air de flûte, Merlin conclut :
Merci, Hervé, on t’aime.
Je me souviens, Dominique quand tu devins lion…
Je suis lion, un superbe lion, le roi des animaux, le signe astrologique bien sûr...
En me promenant un jour dans le grand jardin exotique de Bruxelles, de nombreuses statues animales se livrent à des gestuelles assez drôles ou féroces.
Soudain un cri, mon amie hurle, appelle au secours.
Je me suis transformée en pierre, ce lion que j'ai gentiment caressé, c'était un sortilège, je suis devenue "lui", et cette statue a redonné son apparence à un superbe jeune homme, qui avait eu le malheur de tomber amoureux d'une jeune et vilaine sorcière.
La flûte sarabande, sur les mots de Merlin.
Merci, Dominique, on t’aime.
e ne le sais pas encore. Nue comme un ver, l’équipe ne voit que les courbes de mon corps. Qu’est-ce q
Je me souviens, Marie, tu entras …Dans la peau de Bardot
Et mes chevilles ? Tu les aimes ?
Oui.
Et mes cheveux ? Tu les aimes mes cheveux aussi ?
Oui je les aime aussi.
Allongée, nue sur ce lit moelleux, la lumière est tamisée. Michel est à mes côtés pour jouer cette scène qui deviendra ue je m’en fous ! Je suis belle, je suis sensuelle mais pas éternelle. Alors qu’ils en profitent et moi aussi ! C’est un plaisir pour moi de voir rouler les yeux des hommes avides de désir. Moi aussi je désire vivre et étaler la beauté de mon corps me fait rugir de plaisir. Le corps sinueux comme un serpent, la voix chaude capricieuse, j’ensorcelle Michel. Est-ce que je joue vraiment ou suis-je comme cela au naturel ?
La flûte sonatine sur les mots de Merlin.
Merci, Marie, on t’aime
Je me souviens, Mado, enfant de Nice et des étoiles :
Quand Jupiter reçoit la requête de la Vierge,
Il en reste ébahi à l’orée de la nuit ;
L’effrontée lui demande de venir sur la berge
De l’horizon sud-ouest, ce soir, avant minuit.
Nul besoin de muer en Taureau ou en Cygne,
Pense le dieu des dieux encore tout étonné,
Le monde a bien changé ; aujourd’hui ce sont filles
Qui viennent me chercher pour avoir mes baisers !
Sur les mots de Merlin, la flûte roucoule.
Merci, Mado, on t’aime !
Je me souviens, Colette, la voyageuse, de ton discours :
Avouez les copains ici on en bave
Devant les p’tits gâteaux, le cidre et l’apéro
Surtout on éclate bien avec tous nos stylos
Ne vous déplaise
Récrivant la Javanaise
Nous écrivons
Le temps d'une p’tite chanson
À votre avis que savons-nous de l’humour ?
De vous à moi nous écrivons pour toujours
Ne vous déplaise
Récrivant la Javanaise
Nous écrivons
Le temps d'une p’tite chanson.
La flûte flûtine , Merlin esquisse un entrechat .
Merci, Colette, on t’aime.
Je me souviens, Yza, de ton passage au Festival de Cannes :
Je lui avais dit à Romano de ne pas garer la voiture devant l’hôtel ! je lui avais dit…avec le grand prix de Monaco
c'était couru !!
Aujourd’hui c'est la Palme d’Or....enfin…Or, Or...c'est un grand mot !! ces buffoni n'ont même pas sélectionné le film de Romano...quels incultes...enfin tant pis ce sera pour l'an prochain !!
Bref, me voilà maintenant coincée sans Romano, qui a atterri dans le coffre, entre deux malabars
Certainement d’origine finlandaise. Que voulez-vous mon charme incendiaire d'italienne du sud a enflammé les sens de ces vikings.
La flûte, sur les mots de Merlin, cacarde.
Merci, Yza, on t’aime.
Je me souviens, Inge, fille du Nord amoureuse de Nice et sa lumière :
La lumière jaillira
Reculant l'horizon
La lumière jaillira
Et portera ton nom.
Lumière, quel est ton nom ?
Es celui de la paix ?
Ou celui du canon ?
Qui donc le trouverait ?
Merlin parle et la flûte rossignole .
Merci, Inge Suzie, on t’aime!
Merlin esquisse un entrechat, la flûte claquette .
Je me souviens ,Maryam, tu nous emmenas dans ce train
mythique, l'Orient Express avec un clin d'oeil vers Poirot.
Merci, Maryam, on t'aime!
Je me souviens, Viviane, tu t'adressais à Antoine de SaintExupery:
Cher Antoine,, mon homme-oiseau,
Mon père, mon frère, mon tendre ami,
Tu sais comme je t’aime et j’aime ta plume !
Tu m’as fait rencontrer
La rose, le serpent, le renard,
Le puits dans le désert !
Ce fut un beau voyage !
Mais pourquoi m’as-tu conçu si jeune ?
J’aurais voulu, adolescent, connaître l’Amour,
Une tendre jeune fille m’aurait tendu la main
Comme toi, tu découvris Consuelo.
Tu te voulais amoureux ou ,meux, princesse.
Merci,Viviane, on t'aime !
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