NUANCES DE POETE
Poète, prends ton luth et nous donne un baiser.
Saisis ton nuancier et laisse glisser tes nuances.
Pour nous, chante quelques stances.
De la violette discrète à la rose, reine des fleurs,
Peins les variations multiples des couleurs
De l’aube pâle au couchant rouge bleu et violet.
Egrène les parfums, du muguet à l’ambre relevée.
Tate les mots, de la douce caresse à la chute violente.
Goûte les mets, du miel aux épices sidérantes.
Accorde les sons, de la harpe à la trompette endiablée,
Du boléro de Ravel au rock d’Elvis Presley.
Claudel, je me penche sur ta sublime poésie;
tu chantes le cantique de l'ombre en nuances,
Tout y est passage de la joie à la souffrance:
Où finit le son, sinon à l'oreille qui lui est accordée?
Où le parfum, ailleurs que dans le coeur qui l'apire?
Où finit le corps, sinon où l'autre corps à lui se fait sentir?
Comme en écho, Paul Eluard décline la Liberté :
Sur mes cahiers d’écolier,
Sur mon pupitre et les arbres,
Sur le sable, sur la neige,
J’écris ton nom.
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenirs
J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie.
Poète, ton imagination, ravit nos sens fascinés.
Ces tendres subtilités nous portent à aimer.
Tels des arcs-en-ciel, ces fugitifs instants dans l’infini
D’un être humain à un autre, nous touchent et nous relient.
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