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09 Jan

Oui chantons la pissaladiéra...

Publié par Mado  - Catégories :  #Atelier, #Mado

Tableau de Matisse

Tableau de Matisse

La caméra de Cagadezur arrive sur moi… Faire rire en cuisinant, tu parles d’un défi !… Je revois le sketch de la pissaladière de Richard Cairaschi… pas facile de l’imiter, surtout que moi, je ne mime pas, je la fais vraiment la pissaladière ! Je vais tenter d’amuser ces braves gens avec quelques locutions nissardes que j’espère aussi savoureuses qu’aquèla pissaladièra que mi fa mountà la boufaìssa…

 

 

La pissaladière c’est facile, dis-je à la caméra. Il te faut un moulon d’oignons, un tas quoi… enfin 5 ou 6, un couteau qui coupe parce qu’un couteau qui hache ça te fait un oignon déjà à moitié mastégué, una caua bruta guère appétissante. Rajoute quelques mouchoirs… pour l’oignon…

D’abord, il faut les éplucher ces oignons. Une, deux, trois peaux, y en a trois ! C’est pas moi qui le dit, c’est Cairaschi.

 

J’épluche très rapidement, les pelures sautent, giclent, tourbillonnent sous mon couteau.

T’as vu le baléti des pelures ? J’espère que t’apprécies la poésie de l’instant… Réserve les pelures. Surtout si on est vers Pâques. C’est pour faire les œufs rouges. Tu peux les faire avant Pâques si tu veux, ou après. Ça change rien, ça fait quand-même les œufs rouges. Mais pas la pissaladière. Pour la pissaladière, faut pas les pelures, faut pas les œufs, faut juste les oignons qu’on va couper en fines lamelles. Li siès ? Tu suis ?

 

Je détaille les oignons à toute vitesse. Entre chaque oignons, pause yeux qui piquent. C’est l’épisode mouchoir. Coup d’œil éploré et résigné à chaque fois vers la caméra. C’est fou combien j’excelle dans l’absence de comique de situation !

La pissaladière, ça se mérite !

 

Et l’applaudimètre aussi... Je poursuis :

Maintenant, ton moulon d’oignons est devenu un moulon de lamelles d’oignons. Tu les fais revenir dans l’huile d’olive, tu les saisis, tu réventoules, tu mélanges quoi, tu baisses le feu, tu réventoules, tu mets le couvercle, tu surveilles la cuisson, tu réventoules, ça sent bon.

Pendant que ça cuit, fais la pâte : de la farine, de la levure, de l’huile, d’olive bien sûr, un peu d’eau.

 

Au fur et à mesure que j’énumère, je mélange les ingrédients dans un saladier, je fais la pâte.

Tu pétris, tu pétris, tu pétris, tu fais une boule de pâte belle que souple, tu l’étales ; un coup de rouleau d’un côté, ça fait un carré rectangulaire, un coup de rouleau de l’autre, ça fait un carré carré, un coup dans les coins, ça te la fait belle ronde. Tu la mets dans le plat à tarte – je la mets dans un plat à tarte – tu piques avé la fourchette, – je pique avé la fourchette – n’oublie pas, sinon elle te vient toute bossue ta pissaladière !

 

Coup d’œil au four derrière moi :

T’as allumé le four ? T’as oublié ? Siès propi nioca ! Allume-moi ce four !

 

Coup d’œil dans la casserole :

Les oignons sont cuits ? Réventoule… Soun cuèche. Tu les verses, tu les étales bien partout. Doui amploua, deux anchois, enfin quelques anchois disposées en étoiles, ça fait joli, quelques olives avé le noyau, c’est ce qui donne le goût, et manda ! Au four !

 

J’enfourne alors la pissaladière :

Tu sens comme c’est bon quand ça cuit. Regarde comme l’oignon se fait beau ; il s’étale, il bronze comme une pin-up sur la plage… Installe-toi. Un petit verre Bellet en attendant ?

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